Financement des chaînes de valeur agricoles : les types de financement.
L’agriculture en Afrique est aujourd’hui fortement
tributaire du climat. Aussi, pour beaucoup de producteurs, la connaissance des
données du marché est très vague et il se traduit pas une asymétrie de
l’information, il s’agira par le financement des chaînes de valeur agricoles de
promouvoir les financements destinés à améliorer la productivité des
exploitants en incluant la gestion des risques dans les clauses de prêts. Beaucoup
de cas de non remboursement sont souvent constatés, avec l’approche chaîne de
valeur et la possibilité d’assurer une gestion des risques partagée il ne
s’agit plus d’imputer le remboursement au seul bénéficiaire direct mais que ce
remboursement se fasse à travers les liens dans la chaîne de valeur. Ce
financement peut revêtir diverses formes :
Financement commercial
Le financement commercial
constitue la forme la plus courante du financement des chaînes de valeur. Il
est le plus souvent sous la forme de «ventes préfinancées », dans le cas d’un
prêt consenti à un exploitant agricole par un fournisseur d’intrants agricoles
ou de «paiements anticipés» effectués par ceux qui achètent les produits
agricoles. Cet instrument de financement n'est pas nouveau, l’aspect
novateur est sa conception et son amélioration à travers l'intégration dans la
chaîne de valeur. Il peut s’agir dans le cadre du financement commercial d’un crédit
commercial, d’un crédit fournisseur d’intrants, de crédit
d’entreprise de commercialisation ( permettant un accord tripartite entre
la banque, le producteur et une entreprise d’agro-industrie, capable d’assumer
le risque de financement) ou encore de financement par une entreprise
dominante.
Dans le cadre de la chaîne
de valeur riz dans la vallée du fleuve Sénégal, les producteurs obtiennent un
financement en soumettant une expression de besoins à leur fournisseur
d’intrants et demandent ensuite un crédit à une institution de financement qui
pourra délivrer un bon de paiement livraison remis ensuite au fournisseur pour
la livraison des intrants. Au-delà de cet accord en amont de la chaîne, en
aval, la banque (CNCAS) met en place un accord tripartite entre producteurs,
banque et agro-industrie de sorte que cette dernière puisse se ravitailler en
matière première auprès des producteurs dont les produits répondront le mieux à
ses exigences de qualité et de quantité.
Le financement par créances
Le financement par
créances comprend tous les financements consentis en liquide ou en nature
garantis par des créances à recevoir et des contrats de vente, le remboursement
étant assuré par les sommes retirées des ventes et effectué directement au
prêteur. Ce type de financement est comparable au mécanisme du financement sur
stocks dans la mesure où la vente future d’un bien ou d’un produit agricole
constitue pour l’emprunteur le moyen de remboursement. Il peut s’agir pour ce
type de financement d’un financement par créances clients, par affacturage,
ou par affacturage à forfait.
Nantissement des actifs corporels
Il s’agit dans ce cas
d’utiliser les produits agricoles pour garantir le financement. Il est évident
que ce procédé utilisant le stockage de produits agricoles doit s’accompagner
d’accords discutés avec l’ensemble des
acteurs de la chaîne, sous l’impulsion de contrats, permettant de statuer sur
des critères qualitatifs et normatifs de ces stocks. Par exemple pour le
warrantage, pour bénéficier d’un financement par warrant, le producteur utilise
son stock comme garantie. En effet le producteur après avoir déposé par exemple
son stock céréalier au niveau d’un entrepôt public ou privé se verra recevoir
un récépissé d’entreposage qu’il utilisera comme garantie pour obtenir un
financement auprès d’un organe d’octroi de crédit. Outre le warrantage la cession avec accord de rachat ou le crédit-bail
peuvent être utilisé. Ces divers procédés de financements utilisés un peu
partout dans le monde n’ont pas de méthodes d’application standard il suffit de
les intégrer aux réalités propres à chaque pays.
Le financement des chaînes de valeur doit
aujourd’hui permette de renforcer la capacité de nos agriculteurs en permettant
la fourniture à temps des intrants agricoles, d’améliorer leur rendement ainsi
que de réduire les pertes post récolte. Aussi il n’est pas exclu de faire une
production à la demande répondant aux besoins des consommateurs ce qui peut
induire à un environnement plus favorable au développement de l’industrie
agro-alimentaire. L’aspect global de ce financement assure une gestion plus
souple des risques par une certaine prévision sur les prix et par
l’établissement de liens sûrs entre acteurs de la chaîne. Pour l’Etat et les
bailleurs leur rôle est de développer des infrastructures d’entreposage ou de
logistique mais aussi un renforcement des capacités des producteurs pour une
meilleure valorisation des financements. L’organisation des producteurs en
groupement ne peut que renforcer la compétitivité de la chaîne de valeur. En
effet, le regroupement permet aux producteurs de bénéficier de réduction pour
l’achat d’intrants, aussi il leur confère un certain pouvoir de négociation
lors de la vente des produits. Egalement l’appui de l’Etat ou des autres
bailleurs est mieux ciblé dans ce cas-ci.
Les défis à relever pour les pays en développement
restent immenses dans la mesure où l’établissement de liens entre acteurs de la
chaîne suppose une confiance mutuelle. C’est pourquoi toute action de
consolidation ne saura qu’augmenter en compétitivité la chaîne de valeur. Par
ailleurs, une chose à tenir en compte est que le financement en soi n’est pas
la chose la plus importante, ce qui jouera sur la pérennité de ce modèle de
financement reste l’amélioration de la base productive de nos agriculteurs.
Amélioration de la base productive mais aussi la professionnalisation des acteurs pour la pérennisation de ce modèle de financement. Du courage et merci pour ces articles
RépondreSupprimerOui il va de soi la professioalisation est primordiale même et surtout faire en sorte que les producteurs se l'apprprient complètement.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerL’affacturage se développe en Afrique, après des pays d’Afrique du nord, on voit maintenant des pays d’Afrique de l’ouest le mettre en place via des filiales bancaires locales, et l'agro-alimentaire sous certaines conditions bien spécifiques est éligibible à l'affacturage.
http://www.affactassur.com/financement/financement-agro-alimentaire.html
Oui mais un début bien timide quand même. Sinon pourrais-je savoir dans quels pays d'Afrique de l'ouest vous opérez pour le moment?
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