Ferme-Ecole agro-écologique kaydara : la semence de l’entrepreneuriat rural à démultiplier
Dans un contexte marqué par l’exode rural,
l’émigration ainsi que l’appropriation de plus en plus accrue par les
promoteurs privés des terres agricoles, Jardins d’Afrique a choisi d’ouvrir une
ferme-école pour former les jeunes à devenir des entrepreneurs ruraux. Cette
initiative marque ainsi une véritable révolution dans l’entrepreneuriat rural en
permettant non seulement aux populations de préserver leurs terres mais aussi
de disposer de revenus capables de les fixer dans leur zone. Gora Ndiaye,
promoteur de cette ferme-école marque une démarche nouvelle qui doit
aujourd’hui inspirer tout programme de développement qui opère en milieu rural.
En effet, ce ne sont pas seulement des séminaires ou ateliers de formations qui pourront
faciliter la vulgarisation des innovations, l’agriculteur a besoin avant tout de
tester toute technique par une preuve. Et cela passe nécessairement par
l’implantation de l’espace d’expérimentation en milieu rural. Le fait étant que
toute nouveauté dans le paysage rural suscite une curiosité certes, mais pour
inciter un paysan à adopter une pratique l’on doit alors lui laisser juger par
le fait. Le paysan voyant son voisin obtenir de meilleurs rendements, l’effet
« copie-coller » se créera naturellement. La nouveauté ici réside dans le fait que l'activité agricole soit faite selon les pratiques agro-écologiques qui se dégagent donc de l'agriculture conventionnelle et qui est beaucoup plus durable et banissant aussi les intrants chimiques et autres pesticides.
Jardins d’Afrique a choisi d’ouvrir une ferme école à Samba Dia dans la région de Fatick, pour imprimer un nouveau modèle d’exploitation agricole qui s’avère être une
véritable alternative pour la
préservation de la biodiversité et la procuration de revenus suffisants
pour faire vivre les populations rurales de leurs terres. Le nom de Kaydara, « Viens
à l’école de la vie » exprime déjà une certaine philosophie du travail
de la terre. Cette ferme se dégage nettement du schéma de cette agriculture qui prédomine dans le
pays, laquelle agriculture ne se déroulant qu’en saison des pluies avec en partie la pratique de la monoculture. La formation dure 3 ans et allie à la fois théorie et pratique
tout en inculquant aux jeunes les valeurs de citoyenneté et le développement de
l’esprit d’entreprendre. Outre les productions végétales, à Kaydara l’élevage
a aussi pris sa place. Le capital financier et technique ainsi que le
matériel végétal et animal amassés durant les 3 années de formation serviront
de base productive lorsqu’il s’agira pour les élèves fermiers d’ouvrir leur
propre ferme. Ils se chargeront ensuite de véhiculer leur expérience au sein de
leur village. La ferme Kaydara en est aujourd'hui à sa 2ème promotion d'èlèves fermiers et l'expérience ne cesse de charmer les localités environnantes.
Il est clair cependant que la pérennisation d’un tel
système dépendra d’une part, de la réponse des populations locales et de l’impact
qu’il aura sur leur situation agricole et d’autre part sur l’appui financier des
partenaires et de l’Etat. Par ailleurs ce centre de formation doit aujourd'hui être officiellement reconnu par l’Etat. Aussi il fonctionne surtout grâce à l’aide de
partenaires et de bailleurs extérieurs ce qui constitue une source aléatoire
pouvant empêcher les planifications. Les jeunes sortants de kaydara doivent
être accompagnés par l’Etat d’autant plus qu’ils pourraient servir de relais
dans leur village pour davantage insérer tous ces jeunes, scolarisés ou non scolarisés, dans
l’agriculture.
il est bien temps d'associer ce complexe de mot "ferme-école" afin d'instruire l'ensemble du corps rural dans l'agriculture et l'élevage mais surtout qu'ils puissent par conséquent tirer un maximum de ressources de ces nobles activités qu'on peut qualifier de "revenu".
RépondreSupprimerBelle réfléxion, je suis du même avis. Je pense surtout qu'on a pas besoin de grossir davantage notre bureaucratie mais plutôt investir plus sur des ressources humaines capables de traduire en pratique les conceptions d'ingénieur. C'est aussi un moyen d'encourager les jeunes à s'investir dans l'agriclture.
SupprimerA mon humble, avis cette ferme-école "Kaydara" doit servir de projet pilote reconnu par notre "Etat-PSE" . Et ainsi mettre en place une chaîne de"kaydara" dans les pôles dédiés à cet effet en lieu et place de ces projets/programmes budgétivores avec des équipes qui passent 90% du temps dans des bureaux climatisés et se la coulent douce en 4x4 climatisées.Faudrait-il comprendre ici que notre souveraineté dépend de l'Agriculture "pratiquée" et non informatisée ou "séminarisée" !
SupprimerComme je l'ai dit dans le titre c'est la semence à démultiplier, une châine de Kaydara oui mais il faut surtout des "Gora Ndiaye" aussi, ces personnes qui croient réellement à l'agriculture. Sinon pour le PSE je pense bien que des Domaines Agricoles Communautaires (DAC) seront mis en place et le financement a déjà été bouclé d'après mes dernières infos. Toujours est il que ce genre de projets a souvent plus de retombées quand l'initiative vient des populations elle mêmes.
SupprimerPar ailleurs je ne voudrai me muer en pourfendeur de cette agriculture informatisée et "séminarisée" comme tu l'appelle car elle a aussi son rôle à jouer. Le propre d'une bonne pratique c'est d'abord de bonnes conceptions à mon avis.