A la découverte de N'Kâlo, le service d'information et de conseil sur le marché des filières agricoles (2)
N’kâlo prend-il
en compte les spécificités de l’agriculture familiale, les prix ? les
moyens de diffusion de l’information etc… ?
Notre équipe d’analystes rédige ensuite les conseils
agricoles que le service propose de diffuser. L'information du marché est
transmise à travers 3 canaux principaux:
a.
un
bulletin hebdomadaire, transmis par e-mail plus de 200 acteurs et sur papier à
certaines coopératives n’ayant pas accès au web et aux unités de
transformation. Ce bulletin dispose désormais de son propre blog.
b.
des
SMS hebdomadaires différenciés selon les pays et les régions à plus de 500
paysans leaders, et plus de 13000 producteurs ; augmenté du bouche à
oreille entre 500 paysans-leaders et 33 000 producteurs.
c. la
disponibilité permanente (physique ou par téléphone) du formateur dans la
région pour un conseil personnalisé.
Ces différents moyens se complètent mutuellement, et
permettent d’adresser des contenus adaptés aux différentes régions et à des
acteurs spécifiques de la filière (les SMS contiennent des informations très
synthétiques directement utiles pour les producteurs ; les bulletins, eux,
visent les formateurs, les responsables de coopérative, les grossistes et les
autorités de la filière, etc.). Sans omettre le serveur vocal interactif
(multilingue) et les émissions sur les radios locales qui sont aussi des moyens
utilisés pour une meilleur diffusion/compréhension de l’information.
Quelles sont les
attentes de vos utilisateurs ?
L’objectif général de N’Kalo est l’amélioration de la
compétitivité, la rentabilité et la capacité à gérer les risques commerciaux de
50 000 petits producteurs agricoles et 1500 acteurs des filières
agroalimentaires en Afrique de l'Ouest grâce à un service d'intelligence
économique engagée fondé sur une expertise pour trois filières à forte
croissance et forte valeur ajoutée (karité, anacarde et sésame), associées à
deux filières importantes pour la sécurité alimentaire des ménages (maïs et
l’oignon). Les trois filières à forte valeur ajoutée visées représentent en
2013 un volume d’affaire supérieur à 700 millions d’euros avec une croissance
moyenne de plus de 5% sur les cinq dernières années. Elles impliquent
directement plus de 800 000 ménages ruraux et plus de 750 PME (actives sur
collecte, transport, commercialisation, exportation, transformation, services
associés). La mise à disposition d’un service d’intelligence économique est une
innovation pertinente au regard de la situation locale capable de produire, sur
une base temporelle adaptée aux affaires, des contenus stratégiques permettant
d’intégrer des utilisateurs à grande échelle. La large diffusion de l’information a réduit le fossé entre
paysans et acheteurs. Ce qui a amélioré le climat de confiance entre ces derniers
et favorisé des transactions équitables en les rendant meilleures pour chacun
des acteurs. Ceux-ci ajustent désormais leur stratégie de vente en fonction du
marché local.
Quel est
aujourd’hui l’avenir des TIC4Ag en Afrique ?
La majorité des populations rurales ont une activité orientée
vers l’agriculture, et la prolifération d’outils NTIC spécialisés dans ce
domaine est assez encourageante. A partir d’une identification précise et
pertinente des besoins dans les secteurs agricoles et des possibilités offertes
par les outils TIC, il est possible de concevoir des services qui pourront être
adoptés sans trop de mal, avec un impact positif au sein des différentes phases
dans une activité agricole (production, commercialisation, transformation,
etc…). Les TIC4Ag sont donc des supports privilégiés dans l’accompagnement de
projets de développements, et pour peu qu’elles veillent à se rapprocher des
réalités du terrain, leur adoption par les populations rurales ne peut qu’être
bénéfique. Les initiatives actuelles sont majoritairement portées par des
institutions privées, non gouvernementales, etc. Elles ne bénéficient pas d’un
support/suivi suffisant. L’on se repose donc uniquement sur le savoir-faire/la
volonté/la capacité en fonction de l’environnement socio-économique et
politique de ces dernières pour voir émerger des projets de qualité.
L’implication des structures de l’état (ministères, institutions publiques)
pourrait aider à changer la donne et permettre aux initiatives TIC4Ag de soutenir
efficacement le développement de l’agriculture, et donc celui des pays
africains.
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